Description :
Conférence animée par Jean-Michel Geneste, directeur du Centre national de Préhistoire et de l'équipe scientifique de la grotte Chauvet.
Description Longue :
Découverte en décembre 1994 dans le cirque d'Estre, au-dessus du Pont-d'Arc (vallée de l'Ardèche), par trois inventeurs (Jean-Marie Chauvet, Eliette Brunel-Deschamps et Christian Hillaire), la grotte Chauvet-Pont-d'Arc est exceptionnelle par la qualité et la variété de ses peintures et gravures. Elle doit sa préservation à l'effondrement de son ancien porche d'entrée à la fin du Paléolithique. L'état de conservation est remarquable. Les nombreux vestiges et agencements au sol sont aussi de première importance. Plus de quatre cents figurations ont été dénombrées, pour la plupart animales, dont des espèces rarement représentées jusqu'à ce jour. Grâce au carbone 14, certaines datations ont pu être établies. Elles font de certaines peintures les plus anciennes connues à ce jour (plus de 36.000 ans / par comparaison, les peintures de Lascaux sont datées de moins 17.000 ans). L'ensemble des datations s'échelonne sur environ dix mille ans. La découverte de la cavité constitue une étape déterminante dans la connaissance de l'art pariétal mondial, ensemble des représentations essentiellement animales et parfois humaines associées à des signes, réalisées sur des parois rocheuses, attribuables aux périodes préhistoriques, comme de la Préhistoire en général. La grotte, qui porte le nom de l'un des trois inventeurs (Jean-Marie Chauvet), se développe sur plus de six cents mètres de long en une succession de galeries et de salles concrétionnées de grande ampleur. Les espèces les plus représentées sont, par ordre d'importance, les mammouths, rhinocéros, félins, chevaux, bisons, bouquetins, rennes, ours, aurochs, mégacéros, on compte aussi un hibou. La plupart s'organisent dans de grandes compositions, avec des groupes d'une même espèce tournés dans une même direction ou des animaux différents. Les peintures représentent encore des mains, une silhouette mi-humaine, mi-animale, des signes et autres figures mal interprétées. Les tailles sont variables. Il apparaît qu'une grande partie des peintures traduisent un savoir-faire identique qui peut signifier qu'elles sont relativement contemporaines. Les plus anciennes appartiendraient à la culture aurignacienne et seraient donc largement antérieures à celle de Lascaux. Les campagnes de recherches en cours devraient apporter des précisions sur le sens des figurations et le contexte archéologique de la grotte. Avec la grotte Chauvet-Pont-d'Arc, la preuve est faite en tout cas que l'homme de Cro-Magnon a acquis bien plus tôt qu'on ne le pensait la maîtrise du dessin. Le caractère exceptionnel de la grotte Chauvet-Pont-d'Arc, inviolée depuis vingt mille ans, a conduit à prendre des mesures de sauvegarde drastiques : c'est ainsi que l'accès au public ne sera jamais possible. Dès le 13 janvier 1995, alors que la découverte, tenue secrète pour d'évidentes raisons de sauvegarde, n'était encore connue que de quelques scientifiques et responsables administratifs au ministère de la Culture et à la DRAC Rhône-Alpes, le ministre de la Culture et de la Francophonie, Jacques Toubon, prenait un arrêté plaçant la grotte Chauvet-Pont-d'Arc sous le régime de l'instance de classement. Exceptionnelle, cette mesure permet à un édifice ou à un site de bénéficier de la protection apportée par le classement parmi les monuments historiques avant même que la procédure de protection ait pu être menée. Dans les mois qui suivirent, se déroula la procédure normale de classement. La cavité est désormais le plus ancien, et de loin, de nos monuments historiques.
Conditions :
Rendez-vous à la salle des fêtes de Vallon-Pont-d'Arc