N° A070079 - La ferme Dizonanche
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Historique :
La ferme de la Dizonanche, comme la grange du même nom, se trouve en bordure est de l'ancien territoire du Ligeret, sur le secteur de Goudoulet à l'est du bourg de Sainte-Eulalie. Le Goudoulet est devenu la commune de Sagnes-et-Gouloulet par sa fusion avec le bourg de Sagnes situé plus au sud, tout le territoire culmine à plus de 1200 m. d'altitude. La Dizonanche marquait une frontière régulièrement citée, frontière du désert pour les possessions des chartreux de Bonnefoy face aux moines d'Aiguebelle. Propriété restée vraisemblablement dans le giron de Bonnefoy, la Dizonanche borde également le suc des Coux qui fournissait pierres et meules de moulins aux frères. Les lauzes des couvertures étaient produites au Mont Gerbier et au suc plus à l'ouest dit La Lauzière, cette dernière étant aussi sous la houlette des chartreux. La chartreuse avait été fondée en 1156 grâce au don de Guillaume de Fay, seigneur de Mézenc. La Dizonanche au moins comme lieu-dit est évoquée très tôt dans le cartulaire de Bonnefoy, dès 1179, dans une définition des limites de la chartreuse suite à une négociation avec l'abbaye d'Aiguebelle. Ce point de passage des notaires ou de leurs émissaires pour les règlements et arbitrages de litiges territoriaux est régulièrement mentionné comme point de repère dans les documents médiévaux. Mais cette ferme n'a jamais fait l'objet de recherches spécifiques concernant son bâti dans les fonds de la chartreuse de Bonnefoy. Au tout début du XVe siècle, la peste et les épidémies semblent avoir eu raison de l'implantation des mooines d'Aiguebelle qui cèdent la gestion de leurs terres du Goudoulet aux exmploitants. En 1451, le notaire Guillaume du Pont évoque la grange du Dizonanche. En 1506, un certain Johanne Viale de Dizonanches est témoin de mariage de Catherine d'Olme de Sainte-Eulalie avec Jacques Maurel. La famille Viale semble avoir été par la suite en possession de la ferme au cours du XVe siècle, des membres témoins apparaissent dans plusieurs actes comme étant de ladite ferme. Pendant ce temps, la guerre civile fait rage et la chartreuse est prise par les protestants et incendiée au cours de sa reconquête par le gouverneur du Velay. Bien que les bâtiments furent reconstruits une première fois, la chartreuse ne se remettra pas réellement de cette période où elle perdit beaucoup financièrement et du servir de casernement, les pères partir à plusieurs reprises suite à des incendies et à des travaux. Les chartreux qui avaient été contraints par l'évêque de Viviers à rester dans leur maison de la montagne entreprirent des travaux su leurs propriétés dans la première moitié du XVIIe siècle. EN 1653, un nouvel incendie dévastateur sonne le glas de la chartreuse qui fut mal reconstruite et demeura à l'état de chantier permanent où vivotait péniblement une poignée de moines miséreux. Parallèlement, en janvier 1628, Jean Méjan épouse Henriette-Marie et s'installe en gendre à Disonenches la famille Méjan est ensuite mentionnée jusqu'au XVIIIe siècle comme occupant la ferme. Une date portée de 1642 sculptée sur le manteau de la cheminée de la pièce principale du logis de Dizonenche marque d'importants travaux. La bretèche installée au dessus de la porte principale est probablement héritière de cette période. La propriété de la ferme tombe entre les mains des métayers après la Révolution, elle semble avoir été suffisamment importante pour figurer sur le plan de Cassini au XVIIIe siècle. Une famille de paysans conservera le bien jusqu'en 1990.
Classement monument historique :
PA07000035
La ferme Dizonanche